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Soala et son terroir

Source : Jean GALLAIS (1967), Le delta intérieur du Niger, étude de géographie régionale, IFAN-Dakar, 2 tomes, 621 pages, annexe photographique, photographie 16.

La thèse de Jean Gallais postule l’impossibilité de porter un regard univoque sur le paysage. L’exploitation qu’il fait de la photographie aérienne de Soala sert au mieux cette position. Invoqué pour aborder le cadre de vie des Bambara, le paysage exposé par cette photographie interroge Jean Gallais plus qu’il ne l’informe. Décrit comparativement à l’organisation paysagère commune aux bordures sèches, le paysage de Soala nuance un modèle paysager « qui ne s’impose pas partout avec une égale vigueur ». C’est principalement le parc d’Acacia albida qui retient l’attention de l’auteur. Comment s’explique l’âge très variable des arbres qu’un regard aérien trompeur supposait homogène ? Comment se comprend l’inégale densité des parcs d'Acacia albida ? Comment interpréter l’absence d’arbres dans l’auréole péri-villageoise ? L’inégal avancement des terroirs dans le processus de transition paysagère, l’ajustement présent ou passé du parc d’acacia à la densité humaine mais aussi une conception du terroir propre à chaque groupe humain et assortie de techniques d’exploitation sont autant d’hypothèses susceptibles de répondre à ces questions. Ainsi interrogé, le paysage agraire se dégage de toute relation mécanique de l’homme à la nature. Seule sa réalité (cad sa diversité) intéresse Jean Gallais, par delà un modèle paysager partagé mais rarement effectif.

[Extraits de la thèse]