Mopti. Les quartiers. Le commerce
Source : Jean GALLAIS (1967), Le delta intérieur du Niger, étude de géographie régionale, IFAN-Dakar, 2 tomes, 621 pages, annexe photographique, photographie 39.
C’est au cœur du « Commerce », quartier central de Mopti, que débouche l'unique route-digue par laquelle on atteint la ville (p. 562). Quartier exigu, le Commerce est en contraste total avec l’ambiance générale de la ville dépeinte par Jean Gallais. Son unique place publique, perpétuellement encombrée, « sacrifie peu à l’esthétique (p. 592)», « les boutiques sont sombres et fraîches comme des caves et on n’a pas jugé utile d’attirer le client par des vitrines (p. 592). Les bâtiments commerciaux font dire à Jean Gallais que « l’ensemble tient plus de la geôle que de l’établissement commercial (p. 593)». Si le quartier est présenté dans ses dimensions fonctionnelles, c’est surtout sa temporalité qui en rythme la description. L’activité commerciale y marque une très nette inflexion d’intensité dans la journée. Le frémissement qui s’amorce à 8 h atteint son apogée entre 14 h et 16 h. Le reflux des populations et des activités vers Komoguel aboutit à la fermeture totale des boutiques du Commerce vers 19 h. Pour autant, « pour retrouver l’activité nocturne il faut aller à Komoguel (p. 549) ». L’espace social ne disparaît donc pas. Il se replie pour la nuit, abandonnant un quartier pour un autre qui le lui rendra à la levée du jour.